La source et les Romains

« Le voisinage de la grande ville de LUGDUNUM, qui porte sur la carte de Peutinger le titre de Caput Gallium, pourrait faire présumer que l’âge romain n’ignora pas ces eaux peu réputées de nos jours. Je ne connais pas d’autre argument qui milite pour elles : quelques médailles sont les seuls monuments antiques découverts, que je sache, dans ce village. »

C’est ce qu’écrivait l’abbé Greppo vers 1846 au moment où paraissait son livre « Etudes archéologiques des eaux thermales et minérales de la Gaule à l’époque romaine », dans le milieu de ce XIXème siècle que les chroniqueurs locaux désignaient précisément comme étant celui où les eaux « peu réputées » de la station thermale de Charbonnières-Les-Bains atteignaient leur apogée !

On ne peut en tenir rigueur à ce savant archéologue que fut l’abbé Greppo, membre de l’Institut, il s’intéressait davantage aux cultes et aux divinités qui régnaient sur les sources, les lacs et les rivières qu’aux propriétés médicales de leurs eaux, aussi ne retiendrons-nous ici que la confirmation d’une exploitation thermale par les Romains d’une source que l’abbé Marsonnat va redécouvrir en 1778.

CARBONARIAE, la petite bourgade de bûcherons perdue dans l’immense forêt qui couvrait le pays et deviendra CHARBONNIERES n’a pas laissé de trace dans l’Histoire de France, mais ne disparut pas pour autant, elle réapparut bien des siècles plus tard, au Moyen-âge.

Résurgence d’ailleurs assez surprenante car, après tant d’années de silence elle se manifestera à trois reprises en 26 ans : 1234, 1245 et 1260 avant de replonger à nouveau dans l’oubli. Il n’était pas question d’eau minérale, mais de dons en argent faits par des religieux à l’Eglise de Charbonnières, déjà vouée à Notre-Dame de l’Assomption, qui on le suppose, ne devait être à l’époque qu’une petite chapelle.