En complément à notre dossier « Sauvons nos plaques de cocher » paru dans notre Gazette N°47 (pages 1 et 9). Nous avons le plaisir de reproduire ci-dessous avec l’autorisation de son auteur Patrick Rollet l’article portant sur les plaques de cocher de Charbonnières, article qu’il a publié sur son blog Facebook. Le lecteur attentif remarquera que le nom du fondeur des plaques cité dans cet article n’est pas totalement en accord avec celui cité dans notre dossier, au risque de réveiller une querelle de spécialistes, nous vous souhaitons une bonne lecture.

Les plaques de cocher

Charbonnières-les-Bains (Rhône)

Créée en 1790 par distraction de la commune voisine de Tassin-la-Demi-Lune, Charbonnières devient Charbonnières-les-Bains par décret publié au Journal Officiel le 17 décembre 1897. Il entérina une demande du Conseil Municipal du 25 avril 1897 justifiée par la découverte de sources ferrugineuses.

Les plaques recensées ici sont toutes sur des Chemins Vicinaux Ordinaires. Trois sont sur la commune, une sur la commune voisine de Tassin mais l’intitulé de la plaque est bien Charbonnières.

Il existait au moins un chemin classifié de Grande Communication (CGC), le CGC N°7 qui partait de Charbonnières (son point de départ fut fixé par le Préfet en 1839 sur la Route Royale N°7 au lieu-dit des Trois Renards) pour rejoindre Villechenève. A noter que son appellation fut de Charbonnières à Feurs (Loire), ce qui signifiait qu’il s’arrêtait à la limite du département sur la route de Feurs. Sa longueur dans le département était de 49kms281 (1888). Mais ne subsiste aucune plaque sur cette ancienne voie.

La loi du 20 aout 1881 donnait la possibilité de transformer le statut des chemins ruraux en chemins vicinaux ordinaires (sur proposition du Conseil Municipal) ce qui avait pour conséquence de transférer les frais d’entretiens sur la commune. En 1913 on constate que certains chemins de la commune de Charbonnières furent ainsi classifiés. 

LES PLAQUES SUR LES CHEMINS VICINAUX ORDINAIRES. PROVENANCE FONDERIE BROUSSEVAL

La plaque sur le Chemin Vicinal N°2 se situe Avenue de la Paix, intersection avec le parcours initial de la Nationale 7, aujourd’hui D307. On l’appelait le Chemin des Brosses, il passait prés de l’établissement des Eaux Minérales et à proximité de la gare du Chemin de Fer. 

Les Chemins Vicinaux Ordinaires N° 3 et N°4 se croisaient entre le ruisseau de Charbonnières et la Nationale 7. Aujourd’hui respectivement l’avenue Denis Delorme et le Chemin Beckensteiner. Sont d’ailleurs flèchées sur la plaque jallonnant le CVO N°4 la Route Ntle à 0km600 et la pont de Bressonière à 0km300. Quan au Chemin N°3 on pouvait penser qu’il traversait Charbonnières pour nous emmener jusqu’à la Tour-de-Salvagny.

Sur le Chemin de l’Alouette, à 10 mètres de l’ancienne Nationale 7, comme de la frontière entre Charbonnières et Tassin-la-Demi-Lune, cette plaque était sur le Chemin Vicinal Ordinaire N°14. Elle  indique notamment la Halte du Méridien. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas du fameux garage sur la N7 mais de la gare éponyme. 

La plaque en définitive se situe sur la commune de Tassin-la-Demi-Lune. La ligne frontière passe par le centre de la voie comme on peut le voir sur ce plan openstreetmaps. 

La Halte du Méridien était donc une gare ouverte entre 1873 et 1876 sur la ligne Mangini de Lyon-Saint-Paul à Montbrison. La gare fléchée à 0km7 a été déplacée plus au SUD vers 2012. Cette plaque nous emmène donc vers le Chemin de la Halte du Méridien qui n’en a que le nom puisque la gare n’existe plus à cet endroit. 

Le Chemin Vicinal Ordinaire N°1 s’appelait le chemin des Eaux Minérales. Son origine (comme le N°9) était la Place Marsonnat. 

DÉLIBÉRATIONS CONSEIL MUNICIPAL DU 16 JUIN 1907.

-Extrait de la séance du Conseil Municipal-

Suite à la demande d’un des Conseillers municipaux, M. Baudouin, le Conseil doit se prononcer sur la mise en place de plaques dans les principales artères de la commune. Nous étions déjà bien avancé dans le XXème siècle et l’apposition des plaques peut paraître surprenante alors que les routes et chemins vicinaux de Grande Communication devaient en être pourvus depuis plusieurs décennies. En effet c’est à partir de 1880 qu’un budget significatif fut consacré à la pose de ce type de signalétique dans le Rhône (il y en eut d’autres auparavant notamment avec la fonderie Bouilliant) mais n’étaient concernées que les intersections entres routes Départementales, Chemins de Grande Communication et Chemins d’Intérêt Commun. Or il s’agit ici des artères, cette classification intra-muros ne devant couvrir que les Chemins Vicinaux ordinaires. 

Difficile de dire si cette demande fut réellement suivie d’effet, auquel cas on pourrait penser que les signalétiques porteraient le nom en vigueur depuis 1897 : Charbonnières-les-Bains. 

Notons également que jusqu’en 1920 il fut question à l’échelle du département de fourniture complémentaires et de changement de plaques indicatrices. Fin du XIXème et début du XXème le fournisseur principal était la fonderie Brousseval en Haute-Marne.

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